Lors d’un séminaire à Paris, j’ai eu la chance d’interviewer Martin Latulippe, « éveilleur de potentiel », formidable conférencier et auteur Québécois, fondateur de l’Académie Zérolimite. Il m’a donné le goût du blogging, c’est en grande partie grâce à lui que vous lisez ceci aujourd’hui. Vous remarquerez en écoutant la vidéo qu’il maîtrise l’art de l’interview bien mieux que moi ! Tout en bas de la transcription vous trouverez la prestation dont parle Martin dans cet interview, réalisée juste avant l’intervention de Olivier Roland. N’hésitez pas à laisser votre commentaire, je me ferai une joie d’y répondre.
Découvrez sans plus tarder tous les bons conseils qu’il donne aux artistes qui ont besoin de se faire connaitre !
Ci-dessous la transcription texte (littérale) de l’interview :
Anita : Martin Latulippe bonjour.
Martin : Bonjour Anita ça va bien ?
Anita : Je suis super contente de t’interviewer aujourd’hui, d’autant plus que je vais te faire une confidence, je n’ai jamais fait d’interview de toute ma vie !
Martin : Et ça commence très très bien, sais-tu pourquoi ? La meilleure qualité d’un interviewer c’est l’honnêteté et la transparence, alors bravo ça part très très bien.
Anita : Merci, je ne savais pas que j’allais faire cette interview avec toi, je n’ai préparé absolument aucune question, mais j’en ai quand même une qui me trotte dans la tête. J’aimerais te demander qu’est-ce que tu pourrais dire aux artistes particulièrement, parce qu’aujourd’hui il y a beaucoup de gens qui veulent être coach, conférencier, internet marketeur etc. Donc les artistes, quels conseils aurais-tu à leur donner pour qu’ils réussissent au mieux leur vie d’artiste ?
Martin : Ecoute, je vais te répondre deux choses, premièrement je te dirais que j’ai eu la chance en 2002 de faire une entrevue qui aura marqué ma vie avec un jeune homme qui s’appelle Yannick Nézet Séguin. Yannick est devenu à un âge très très jeune, à 23 ans je crois, le chef de l’Orchestre Métropolitain du Grand Montréal (à 25 ans exactement).
Anita : Chapeau !
Martin : Et Yannick m’a expliqué un concept très intéressant au niveau artistique. Lors ce qu’on est jeune, nos parents nous encouragent à faire un instrument de musique très souvent, ou à s’investir dans les arts, le développement artistique. et ils nous encouragent, ils viennent nous filmer, ils viennent nous encourager, ils nous disent qu’on est bon, qu’on progresse. La grosse totale ! Mais lorsqu’on arrive au moment de choisir une carrière, et qu’on dit : »maman, je veux jouer du piano, maman je veux chanter, maman je veux devenir un chef d’orchestre.. »
Anita : C’est là que ça coince.
Martin : Ah non ! C’est pas une activité là, non c’était une passion, un hobby… Et lui il disait c’est intéressant, là c’est la première fois que tu réalises le paradoxe de la passion. On te dit « poursuis tes passions », sauf que là, quand tu viens pour choisir un métier on te dit « non non non » ! Et lui il dit « il faut aller au delà du paradoxe. Il ne faut pas être déçu ». Ce n’est pas parce qu’on a une déception dans nos passions qu’il faut arrêter. Alors moi, qu’est-ce que je leur dirais aux artistes ? Félicitations ! Félicitations d’avoir été au delà de ce paradoxe. Toi aussi tu as fait ce choix là de vivre de ton talent, de vivre de ta merveilleuse voix, de ta personnalité, de vivre là-dedans. Alors tout d’abord, on ne donne pas assez de crédit aux artistes, je voulais juste raconter cette anecdote là parce que c’est exceptionnel le choix qu’ils font. C’est un choix intérieur, c’est un appel, de mettre en avant leur talent, c’est génial. La deuxième chose que je leur dirais, par contre, c’est de changer leur état d’esprit, les artistes avec leur état d’esprit « on est pauvre, y’a pas d’argent, personne ne veut nous entendre », c’est un état d’esprit qu’on entend souvent. Moi j’ai des amis qui sont dans la peinture, ils font dans les 6 chiffres parce qu’ils ont décidé d’utiliser le blogging, Facebook, ils ont décidé de faire des événements virtuels. Savais-tu que les artistes, l’affaire pour laquelle ils pleuraient le plus dans le temps était de ne pas se faire entendre ? De ne pas avoir de salle de spectacle, de ne pas avoir le droit d’aller exposer dans un musée… Aujourd’hui on peut faire ça gratuitement, à des centaines de milliers de personnes, mais encore faut-il faire un choix ! Soit se dire : »oh c’est pas pour moi la technologie, je suis un pur, un puriste, moi c’est mon art ! » Ok, mais peut-être que tu vas mourir avec ton art.
Anita : Donc tu veux dire qu’aujourd’hui…
Martin : Il faut se mettre à jour, se mettre à jour de ce qui est possible comme levier et amplificateur. Etes-vous passionné de votre art ? Absolument, un artiste veut faire une différence avec son art, il veut toucher les gens avec son message, avec sa peinture. Il veut émouvoir des personnes avec sa voix, et si tu es si convaincue de cela, utilise les technologies d’aujourd’hui pour propulser ton art dans le monde ! Et si tu ne fais pas ça, la seule personne qui va connaitre ton art, c’est toi et ta famille.
Anita : Cela veut dire qu’avec les outils actuels, il n’y a plus de raison d’appeler certains artistes, des artistes maudits.
Martin : Exactement ! Il faut cesser de s’apitoyer sur son sort et se dire qu’aujourd’hui il y a d’autres façons de faire les choses. Il y a d’autres façons de rejoindre son public, de créer des fans, des gens qui vont acheter nos œuvres. Vous pouvez chercher sur Google Matt Leblanc, artiste en art abstrait, le gars a un blog, il fait des films, quand il est en train de peinturer c’est des movie trailers, on a l’impression que c’est une vedette à Hollywood. Il fait ça dans son sous-sol, quand il peinture il fait des effets spéciaux il vend des œuvres à Los Angeles, il vend des œuvres à New York, mais il est en Acadie, dans une toute petite ville. Il aurait pu se dire « Ah ! Pourtant mes peintures sont belles, personne ne m’écoute, personne me voit, personne m’achète ! » Non il a décidé de se dire « Il y a des outils, je vais apprendre », et sais-tu quoi ? En faisant ça tu apprends un nouvel art, l’art de la technologie d’aujourd’hui !
Anita : Absolument !
Martin : Alors moi je veux dire aux artistes d’aujourd’hui » Bravo pour le travail fantastique » mais en même temps, je ne veux plus vous entendre vous plaindre, vous avez un potentiel exceptionnel et exploitez-le !
Anita : Formidable. alors je suis une académicienne avec toi et j’en suis très très heureuse.
Martin : Une merveilleuse chanteuse de ukulélé, elle nous a fait une prestation incroyable alors merci beaucoup ! Merci tout le monde, au revoir !
Ci-dessous, la prestation dont parle Martin !